Hier, Gabriel, pèlerin sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle s'est arrêté à la maison pour la nuit. C'est le genre de personne qui ne laisse pas indifférent et qui amènerait le plus cartésien des esprits à se poser des questions métaphysiques.
Après un repas partagé avec lui, j'ai eu l'impression de récupérer d'une énorme claque, une de celles qui vous laissent un peu groggy, plus très sûr de là ou vous en êtes. Doté d'une foi tellement ancrée en lui qu'elle en devient naturelle, cet homme rayonne littéralement de bonté. Pas une seconde il pourrait imaginer ne pas être en communion, la question pour lui ne se pose pas, c'est ... !
Quand il n'est pas sur la route de Compostelle, Gabriel est un Passeur, il va dans les hôpitaux et aide des personnes en fin de vie à franchir le cap. Confronté à des souffrances physiques et mentales inhumaines, il soulage ces gens et leur redonne un peu d'humanité afin qu'ils partent sereins. Doué d'un don d'empathie hors du commun, il fait sienne la douleur des autres au point d'en souffrir lui-même. Dans ce transfert les corps se retrouvent soulagés ainsi que les âmes. Chaque fois que cela se produit il en est tout étonné, émerveillé et... épuisé.
Son empathie pour les humains se double du don de percevoir ce qui est au-delà des choses, c'est ainsi qu'il tombera à genoux en entrant dans un lieu Saint, comme brulé de l'intérieur. C'est peut-être cela que l'on nomme le "Feu Sacré" ?
Le Passeur absorbe tellement de douleurs que parfois, il doit retrouver la paix et se ressourcer en partant sur le Chemin.
Gabriel, je te souhaite bonne route...
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