La société dans laquelle nous vivons est très largement basée sur la critique et la polémique. La polémique est devenue un mode de communication à tel point qu'une chaîne de radio a intitulée l'une de ses émissions "Les polémiques de la semaine" rendant du même coup les dites polémiques, banales voire indispensables à la bonne marche du débat démocratique. Cette approche est très étrange et on peut se demander dans qu'elle mesure l'inévitable polémique provoquée par telle ou telle action est utile à la réflexion et fait progresser la société.
Les gouvernements ont parfaitement assimilé la façon de gérer la polémique et l'intègre dans leur politique. Il est normal qu'une tentative de réforme divise un pays entre ceux qui sont pour et sont qui sont contre par définition, l'art du politique est de gérer la façon dont la critique évolue de façon à faire passer la partie jugée la plus importante de la réforme. L'art du contre-feu permet de diriger le brasier dans un sens ou dans un autre, à tel point que le sens politique d'un ministre n'est plus évalué sur sa capacité à proposer une bonne loi, mais sur son habilité à faire retomber la critique.
La polémique actuelle sur l'achat de vaccins antigrippe par le gouvernement est une illustration parfaite du phénomène. Quel qu'ait été l'évolution de l'épidémie et les moyens mis en œuvre, la solution aurait été mauvaise par principe. S'il n'y avait pas eu assez de vaccins, le gouvernement aurait été imprévoyant. Il y en a trop, il est donc inconséquent ! L'aptitude politique de la ministre de la santé sera finalement jugée sur sa capacité à se sortir de cette mauvaise passe, chose qu'elle fera sans problème puisque c'est son métier.
Avec cette façon de procéder, le débat est déplacé sur des choses futiles et annexes au lieu de se concentrer sur l'essentiel. Les vraies questions sont occultées au profit d'un jugement à postériori sur une petite partie des conséquences. L'art de manier la polémique est devenu un moyen de manipuler les opinions.
Pour revenir aux vaccins, la véritable question n'aurait-elle pas due concerner le mode de réaction même de la société fasse à une pandémie ? N'aurait-il pas fallut avoir la possibilité de mobiliser une capacité de recherche mondiale, non lucrative pour le bien de l'humanité plutôt que de commander des vaccins à des entreprises pharmaceutiques fonctionnant sur le principe du profit financier ? Cette fois les conséquences semblent minimes, mais que fera l'humanité fasse à un problème pandémique majeur ? L'individualisme des pays riches et la non assistance sanitaire aux pays du tiers-monde, outre son aspect profondément inhumain, n'est elle pas une erreur politique majeure ?
Je n'avais pas vu ca sous cet angle la. Pour moi le probleme se situait sur les capacites de vaccinations mies en oeuvre sur cette grippe est dangereuse. La polemique sur l'achat des vaccins est futile, Mme Soleil n'est pas au gouvernenment a ce que je sache :-).
RépondreSupprimerJe suis tout a fait d'accord avec ton dernier paragraphe