jeudi 25 août 2011

IC7023 - La nébuleuse de l'Iris

La nébuleuse de l'Iris est située à 1300 années lumière dans la constellation de Céphée, elle a été découverte en 1794 par le compositeur et astronome William Hershel. Contrairement à la plupart des nébuleuses présentées dans ce blog, qui sont dites "en émission" et qui rayonnent principalement à la longueur d'onde de 656.3 nm dans la raie Halpha de l'hydrogène ; celle-ci est une nébuleuse par réflexion. Il s'agit de nuages de poussières constitués de grains dont la taille varie du centième de micron à quelques microns et qui réfléchissent la lumière des étoiles environnantes. Elles présentent généralement une dominante de couleur bleue, cette longueur d'onde étant plus facilement diffusée que le rouge par exemple.

Les caméras astronomiques CCD sont monochromes, elles ne restituent donc pas directement la couleur. Afin de faire des photographies astronomiques en couleur, il faut combiner des images prises au travers de différents filtres. Généralement on utilise 4 filtres : un filtre clair qui permet de capter les variations de luminosité, toutes couleurs confondues et 3 filtres, rouge, vert et bleu qui permettront de reconstituer toutes les couleurs du spectre visible. C'est une procédure assez longue car il faut enregistrer suffisamment de signal avec chacun des filtres.

L'image ci dessous a nécessité 4 x 1 heure de pose, elle montre les 4 vues individuelles prises au travers des filtres. 




























Ces 4 images étant réalisées, on les combine et on les équilibre à l'aide d'un logiciel afin de reconstituer la couleur. Voici le résultat :





























On distingue des zones sombres (nébuleuses obscures) constituées de poussières qui elles, ne réfléchissent pas la lumière des étoiles voisines.

L'amas bien connu des Pléiades est un autre exemple de nébuleuse par réflexion. 

lundi 22 août 2011

IC5070 - Le Pélican cosmique

La nébuleuse IC5070 ou 5067 surnommée le Pélican en raison de sa forme, se trouve dans la constellation du Cygne, pas très loin de Deneb.

L'image ci dessous résulte de la superposition de 21 poses de 6 minutes chacune soit un peu plus de deux heures d'exposition. 

Comme pour les autres images postées récemment sur ce blog, il s'agit d'une zone de formation d'étoiles qui émet fortement dans le rouge caractéristique de la raie Halpha de l'hydrogène. Le Pélican est tout proche d'une autre très grande nébuleuse, NGC 7000, surnommée "l'Amérique du nord" en raison de sa forme, qui rappelle celle de la portion de continent du même nom.

L'image ci-dessous montre l'équipement qui a été utilisé pour réaliser cette image :

La photo elle-même est prise avec la petite lunette rouge bordeaux qui ne paye pas de mine mais qui, avec sa petite focale de 400 mm, offre plus de champ que le gros télescope. Ce dernier sert pour le guidage de la monture qui doit être le plus parfait possible afin de permettre la réalisation de poses de 6 minutes sans bougé. En effet, la monture motorisée, bien que de bonne qualité, ne permet pas de compenser le mouvement de rotation de la Terre avec suffisamment de précision. Il faut donc viser une étoile guide et asservir la monture de manière à ce que l'étoile ne se déplace absolument pas dans le champ.

La monture elle-même doit être aussi parfaitement que possible, alignée avec l'axe de rotation de la Terre. Ceci se fait en visant l'étoile polaire par l'intermédiaire d'une petite lunette logée dans l'axe de la monture.

La réalisation d'une photographie astronomique telle que le Pélican, nécessite de maîtriser autant que possible, tous les paramètres mécaniques, électroniques et logiciels. 

Une fois les images individuelles enregistrées sur le disque dur, il faut les superposer avec un logiciel adapté et les traiter pour faire ressortir le signal très ténu de la nébuleuse.

dimanche 14 août 2011

La nébuleuse de la trompe d'éléphant

La nébuleuse de la trompe d'éléphant se trouve à 2400 années-lumière de la Terre dans la constellation Céphée, elle fait partie d'un ensemble nébuleux plus large référencé IC1396 dans le  "Index Catalog of nebulae and clusters of stars". La trompe est une zone dense de poussières et de gaz soumis aux intenses radiations des étoiles proches.

La photo ci dessous résulte de l'addition de 20 poses individuelles de 6 minutes chacune prise avec une caméra CCD équipée d'un filtre Halpha qui sélectionne une longueur d'onde caractéristique de l'hydrogène.





Les émissions dans la raie Halpha, notamment la bordure brillante au bout de "la trompe" résulte de l'interaction du rayonnement provenant de l'étoile massive à droite de l'image avec l'hydrogène de la nébuleuse. Dans la petite zone plus claire au bout de "la trompe", on observe un couple d'étoiles dont le rayonnement a littéralement sculpté une cavité dans le nuage de gaz et de poussières. IC1396 est une zone de formation d'étoiles ; celles-ci sont masquées par les nuages de poussières mais ont été révélées par le télescope spatial infrarouge Spitzer.

IC1396 contient plusieurs nébuleuses obscures qui font parties du catalogue dressé par l'astronome Edward Emerson Barnard. Elles sont répertoriées dans son magnifique ouvrage : "A photographic atlas of selected region of the Milky Way".

lundi 1 août 2011

La nébuleuse du Cocon dans le Cygne

La nébuleuse du Cocon se trouve au bord de la constellation du Cygne, non loin de celle du Lézard. Elle porte la référence IC5146 dans le "Index Catalog of Nebulae and Clusters of Stars". Il s'agit d'une nébuleuse à la fois en réflexion et en émission, c'est à dire qu'elle réfléchit une partie de la lumière des d'étoiles environnantes, et que les atomes qui la composent (essentiellement de l'hydrogène) sont excités par les radiations d'étoiles proches.

La nébuleuse du Cocon est associée à un amas ouvert, c'est à dire un ensemble d'étoiles jeunes qui se sont formées ensemble dans une même région active de la galaxie, et qui n'étant pas suffisamment liées gravitationellement, ont tendance à se disperser.

Quand elle est photographiée en grand champ, on peut apercevoir la nébuleuse obscure Barnard 168 qui dessine une sorte de chemin noir au milieu des étoiles, se terminant par le Cocon. Avec un peu d'imagination on pourrait croire que cette boule cotonneuse a essuyé toute une zone de la voie lactée...

L'image ci dessous a un champ trop étroit pour mettre en évidence Barnard 168, mais on devine quand même qu'il y a moins d'étoiles autour du Cocon qu'ailleurs. En réalité il y a autant d'étoiles, elles sont justes masquées par des amas de poussières.

L'amas ouvert et la nébuleuse se trouvent à environ 4000 années-lumière, le Cocon s'étant sur une quinzaine d'années-lumière.

La photographie ci-dessous est le résultat de l'addition de 25 images individuelles représentant un total de 2h de poses avec un filtre Halpha qui privilégie la partie "émission" de la nébuleuse.