dimanche 27 décembre 2009

Aux confins du système solaire :

Les deux sondes de la NASA Voyager 1 et 2 ont été lancées en 1977 sur des trajectoires différentes. Après des années de voyage et le survol de plusieurs planètes de notre système solaire, les deux sondes arrivent maintenant aux confins du système solaire et commencent à « sentir » l’effet du milieu interstellaire.

Elles sont encore dans une gigantesque « bulle » appelée Héliosphère qui contient le flux de particules solaires façonné par les champs magnétiques et par les interactions avec les particules interstellaires. Les Voyagers sont maintenant à plus de 15 milliards de km du Soleil, ce sont les objets créés par l’Homme les plus éloignés de la Terre, ils nous renvoient d’infimes signaux captés par des antennes géantes.

La NASA vient de révéler que les Voyagers mesurent les effets sur l’Héliosphère d’un nuage interstellaire de 30 années-lumière de large qui est actuellement traversé par le système solaire.

En toute discrétion, l’Humanité est donc en passe de sortir  du système solaire et d’accéder ainsi à l’espace intersidéral.

dimanche 20 décembre 2009

Google: une révolution en marche

Nous assistons actuellement au tout début d'une véritable révolution technologique qui aura un impact majeur sur la société. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette révolution n'est pas basée sur de nouveaux objets comme ça a été le cas au cours des 100 dernières années où nous avons vu fleurir toutes sortes d'appareils censés améliorer le confort. La vraie révolution actuelle est virtuelle. Certes elle s'appuie sur une technologie sans cesse améliorée, mais l'objet n'est plus la principale innovation, ce sont les programmes, les codes, les algorithmes qui sont vraiment nouveaux. La révolution a commencé dans les années 90 avec l’invention du Web par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau. Celui-ci a servi de catalyseur pour l’introduction et le développement de technologies déjà existantes comme l’Internet où le mail dans la plupart des foyers suffisamment aisés pour se les offrir. La première bulle Internet a explosé 10 ans après l’invention du Web en raison de l’inadéquation des applications proposées par les « dot-com » par rapport aux futurs besoins de la société. Parmi ces applications, il y a toutefois eu très tôt quelques moteurs de recherche dont l’ambition était de répertorier et d’indexer le contenu du Web. Nombre d’entre eux ont disparu mais Google est resté. Sergey Brin et Larry Page avaient compris dès le début que celui qui arriverait à organiser l’accès à l’ensemble du contenu du Web aurait une emprise majeure sur la société. Curieusement Google n’a quasiment pas été concurrencé, rapidité et simplicité ont été les idées forces de l’outil qui s’est peu à peu imposé au monde entier sans alternative sérieuse. Le système d’indexation était en fait l’élément manquant de l’invention originale. Le Web est une formidable source de savoir à partir du moment où l’information peut arriver jusqu’à celui qui désire apprendre.

Le flot de savoir et d’informations qui se déverse sur le monde est un élément profondément perturbateur par rapport au politique. Chaque action, chaque parole des gouvernants est maintenant diffusée, analysée, commentée. L’accès à l’information doublé de la capacité à acquérir le savoir nécessaire à sa compréhension est probablement l’élément le plus révolutionnaire et subversif qui soit apparu ces dernières années. Le peuple peut maintenant se rendre compte par lui-même que ses dirigeants font n’importe quoi, cette prise de conscience n’est plus viscérale (donc vouée à l’échec) comme elle a pu l’être au moment des grandes luttes ouvrières, elle est raisonnée, réfléchie et basé sur l’intelligence. Le plus étonnant est que la classe dirigeante du vieux monde ne se rend pas compte de cette révolution en marche, son mode d’apprentissage basé sur des systèmes obsolètes lui fait ignorer totalement la puissance du virtuel.

Quelques combats d’arrière garde subsistent, les lois HADOPI DADVSI et autres LOPPSI sont autant d’inepties. Ces lois sont celles de l’immobilisme. Récemment la bataille s’est portée contre la numérisation des livres, alors qu’on est tout proche d’être capable de mettre en ligne tout le savoir du monde ! Ces évènements ne sont que des péripéties qui ne font que retarder l’inéluctable.

Google encore une fois, a parfaitement compris l’enjeu. Il ne s’agit pas de faire de l’argent en faisant payer l’accès aux ressources, mais bien au contraire d’ouvrir gratuitement et totalement les portes du savoir et de l’information et de se faire payer sur les produits dérivés. C’est ainsi que cette société fait 4.5 milliards de dollars de bénéfices annuels basés uniquement sur du virtuel. Google met en œuvre près de 2 millions de serveurs répartis dans le monde, sans que l’utilisateur de base ne débourse directement un seul centime. Ce succès est bien la preuve que de nouveaux modèles économiques sont possibles.

L’omniprésence de Google liée à l’importance du virtuel dans la société tel qu’expliqué plus haut, peut être une source d’inquiétude. Il est indispensable qu’une prise de conscience ait lieu afin de garantir la pluralité des sources d’indexation de l’information. Un filtrage de l’information, ou même simplement une présentation biaisée des résultats des recherches peut potentiellement avoir un impact planétaire. Vu l’avance acquise par Google, il est à souhaiter que la vision de ces dirigeants soit empreinte d’humanisme.

mardi 8 décembre 2009

Démarche scientifique

Le manque de démarche scientifique de mes concitoyens (entendre Terriens) m'étonne toujours. Il me parait surprenant que notre société ne paraisse pas consciente de la nécessité d'inculquer un esprit scientifique dès le plus jeune âge. Je parle bien ici de démarche scientifique et non pas de connaissance. Autant la connaissance des sciences n'est pas forcément importante en soit, autant l'esprit scientifique, c'est-à-dire la démarche rationnelle, le questionnement, la remise en cause permanente, la notion d'ordre de grandeur et d'incertitude, me semble fondamentale pour comprendre et faire évoluer le monde vers le meilleur.

Plus la société avance, plus le problème me semble criant. Comment être capable de faire le tri dans le torrent d'informations qui est à notre disposition  si l'on n'est pas capable de s'interroger sur la validité de celles-ci ? Le fait de ne pas être capable de faire ce tri n'est pas lié à un manque d'intelligence ou à une quelconque inaptitude à juger, mais vient bien souvent de l'ignorance même des questions qu'il convient de se poser ou de la méthode à appliquer pour exercer son discernement. Une information devient valide en fonction de la qualité de celui qui la propage ou même parfois en fonction du moyen par lequel elle est propagée. Une information transmise de proche en proche par courriel acquiert souvent force de vérité bien qu'il soit impossible d'en retrouver l'origine . C'est ainsi que des informations grossièrement fausses ou déformées sont transmises sous la forme de chaînes que l'on transmet soi-même en étant persuadé détenir une vérité cachée qui nous valorise parce que l'on sait ce que d'autres ne savent pas. La plus élémentaire démarche scientifique consisterait à mettre immédiatement en cause une information anonyme et non datée ; c'est la notion de "références", base d'une publication scientifique : on appuie ses travaux ou ses hypothèses sur ce qui est déjà publié et reconnu par les pairs. La deuxième étape consisterait à vérifier si la théorie énoncée est crédible et est compatible avec ce qui est établi par ailleurs. La troisième phase  implique de vérifier si les informations sont recoupées par d'autres preuves sérieuses ou si le résultat est reproductible. Ce genre de questionnement s'applique dans les tous domaines qu'il soient liés aux sciences au sens habituel du terme ou non.

On pourrait citer de nombreux exemples glanés dans les médias par exemple, où la démarche scientifique est grossièrement  bafouée. Une erreur très commune est de citer une valeur absolue sans la rapporter à une référence. "Il y a eu 1000 cas de grippe A" entend-on. Sous entendu "c'est vraiment beaucoup", mais on ne dit ni où, ni sur qu'elle période. "La grippe A est vraiment très dangereuse, il y a eu 100 morts la semaine dernière…", et combien l'an dernier à la même époque pour la grippe saisonnière ? Combien de mort du paludisme en Afrique la semaine dernière ? Un chiffre absolu n'a aucune signification s'il n'est pas remis dans son contexte.

Cette absence de démarche scientifique permet finalement une manipulation aisée des masses ; il suffit d'énoncer de la bonne manière sa vérité pour faire réagir le public dans le sens que l'on souhaite. C'est à tel point qu'il serait aisé de franchir le pas et de supposer que l'ignorance est entretenue à dessein. Ce pas, je ne le franchis pas, car le monde politique n'a lui-même que très peu de conscience scientifique et n'est certainement pas capable de manipuler de cette manière… ou bien ?