La carte ci-dessous résume un certain nombre d'effets résultant de la hausse des températures et on peut voir que dans la légende correspondant à la zone recouvrant la Russie, il est indiqué: "Accroissement des effets sur la santé des vagues de chaleur" et "Sérieux incendies dans les tourbières asséchées". Comme indiqué plus haut on ne peut certainement pas prétendre que les incendies en Russie sont directement corrélés au réchauffement climatique, mais ils sont en tous cas une illustration parfaite de ce qui risque de se produire de plus en plus souvent dans les années à venir. Les conclusions du GIEC sont très claires, nous allons aller vers des phénomènes climatiques de plus en plus marqués où des évènements jusque là exceptionnels vont devenir courants.
Certes, la Terre a déjà connu des périodes beaucoup plus chaudes qu'actuellement, mais c'est certainement la première fois que de tels changements se produisent aussi vite et surtout qu'ils impactent une population humaine aussi nombreuse. D'un côté la technologie des pays riches n'a jamais été aussi avancée et on pourrait imaginer que l'humanité est capable de trouver des parades au réchauffement, d'un autre côté c'est en partie ce même développement technologique qui est à la source du problème. De leur côté, les pays les plus pauvres reçoivent de plein fouet les modifications de l'environnement et n'ont aucune possibilité de s'en protéger.
A propos des incendies en Russie, il est étonnant de voir que les médias se polarisent sur la situation autour de Moscou ainsi que dans le voisinage des sites nucléaires, alors que quand on regarde des images satellites montrant l'étendue du nuage de fumée
on se rend compte que Moscou ne semble que partiellement touchée et que la situation des villes et villages situés plus à l'Est doit être bien pire. De même, l'analyse qui est faite, par exemple dans le quotidien Libération du 7 août 2010 me semble passer à côté de l'essentiel: certes la gestion des autorités russes est catastrophiques, en effet l'embargo sur les exportations de blé va faire s'envoler les cours, effectivement les incendies risquent de disperser des poussières radioactives… mais la question centrale me semble être de savoir ce que sont les plans pour lutter contre le réchauffement climatique? Quelles sont les mesures qui sont mises en œuvre pour en limiter les effets ? J'ai bien peur que la réponse à ces questions soit extrêmement brève et démoralisante…
Dans quelques temps, la vague de chaleur sur la Russie prendra fin, les pluies éteindront les foyers couvant dans les tourbières et le problème sera oublié pour un temps, jusqu'au prochain épisode. Il en est de même pour la catastrophe de la marée noire dans le Golf du Mexique, le puits est bouché, tout est oublié ; quasiment plus d'article dans la presse et le gouvernement américain est ravi que 75% du pétrole dispersé ait déjà disparu, absorbé par "mère nature" pour reprendre l'expression de la conseillère à la Maison Blanche, Carol Browner (quotidien Le Monde du 6 août 2010).
Démoralisant, vous dis-je !
Pour continuer dans la morosité, il y a eu deux autres news concernant le climat ce week end:
RépondreSupprimer_ La première concerne un bloc de glace de 150 km2 qui est en train de se détacher d'un glacier Groenland. 150 km2 c'est 1,5 fois la taille de la ville de Paris. La fonte de la glace du Groenland, ne flottant pas (contrairement à la banquise) mais reposant sur la terre ferme, implique une hausse du niveau des mer. Son niveau augmente de 3 mm par an, la catastrophe suite au cyclone Katrina était en partie du au fait que les digues n'étaient plus assez haute par rapport au niveau actuel de la mer.
_ La deuxième news, concerne l'échec total des négociations sur le climat à la conférence de Bonn. Les causes de cet échec sont les mêmes que pour la conférence de Copenhague: personne ne veut prendre d'initiative au risque de voir son voisin temporairement s'enrichir en ne faisant rien. C'est tout particulièrement le cas des USA qui préfèrent payer des milliards à chaque catastrophe (en ce moment, elles sont annuelles) plutôt que de dépenser un milliard par an á la prévention de ces dernières. En terme de mauvaise fois, la France n'est pas en reste non plus.
source:
RépondreSupprimer_ Groenland: http://24heuresactu.com/2010/08/08/groenland-un-glacier-geant-se-separe-de-la-banquise/
_ Bonn: http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/08/07/climat-les-negociations-internationales-enlisees_1396723_3244.html
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RépondreSupprimerPlus personnellement et localement, voici quelques news de Finlande:
RépondreSupprimer_ En parlant de canicule, la Finlande vient d'exploser son record de température: Il avait fait 35,9 C en 1914, il aura fait 37,2 C ce 29 juillet 2010 à Liperi, une petite ville à l'est du pays et à seulement 450 km du cercle polaire arctique.
_ Aujourd'hui, Helsinki était dans la fumée. Rien de bien grave pour la survie humaine, le ciel étaient marron comme celui de Paris lors d'un pic de pollution un jour de canicule: le soleil était voilé, une brume brunasse descendait jusqu'au sol, les yeux piquaient (un peu), la gorge aussi. Ce qui est par contre plus surprenant est que la fumée était bien Russe, or les foyers d'incendie les plus proche sont (je crois) à plus de 1000 km de là. A l'échelle de la France, essayez d'imaginer Lille, Nantes ou Dunkerque se faire enfumer par un incendie Corse...