dimanche 12 septembre 2010

Le cœur du Cœur

L'image que je présente a été obtenue depuis mon jardin et avec mon matériel d'amateur. C'est une vue de la zone centrale de la nébuleuse numérotée 1805 dans "l'Index Catalog of Nebulae and Clusters of Stars". IC1805, également appelée "Nébuleuse du Cœur" est située juste à côte de la "Nébuleuse de l’Âme" dans la région de Cassiopée (les astronomes sont de grands poètes !). Le centre de la nébuleuse contient un amas d'étoiles baptisé Melotte 15, du nom de son découvreur: Philibert Jacques Melotte.

Une nébuleuse diffuse est un gigantesque nuage de gaz très peu dense qui rayonne sous l'effet des radiations ultraviolettes intenses émises par des étoiles proches. Le gaz en question est très souvent de l'Hydrogène ionisé, on parle alors de région HII. Le gaz émet principalement une lumière rouge monochromatique, c'est-à-dire constituée d'une longueur d'onde bien précise et caractéristique des processus physiques mis en jeu. Il s'agit de la raie alpha de l'Hydrogène, ou Halpha.

Mis à part quelques rares cas, et bien qu'elles couvrent de larges régions du ciel, les nébuleuses diffuses ne sont pas visibles à l'œil nu, mais une petite lunette (66 mm de diamètre et 400 mm de focale) équipée d'une caméra CCD, suffit à capter et à accumuler ces photons interstellaires. Afin de renforcer le contraste de l'image, on équipe la caméra d'un filtre spécial qui sélectionne la longueur d'onde correspondant à l'Halpha (656,3 nm), en rejetant toute autre lumière. 

La photo ci-dessous est le résultat de l'accumulation de 38 images individuelles correspondant à un temps de pose total de 2h49. Durant tout ce temps, il faut faire en sorte que la lunette reste très précisément pointée vers la région du ciel observée, on utilise pour cela une deuxième caméra qui  asservit le guidage de la monture grâce à un logiciel informatique.

Située à environ 7500 Années Lumières de la Terre, l'image couvre une zone d'environ 200 Années Lumières. Les zones sombres qui  semblent sculpter la nébuleuse sont des amas de poussières qui absorbent la lumière. 


2 commentaires:

  1. Tu dis que les astrophysiciens sont des poètes, mais on peut le comprendre quand on réalise la beauté d'une telle image qui nous touche cœur et âme. Et puis, les dimensions de tout cela nous dépassent tellement que la poésie devient un cocon protecteur.

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  2. Du coup, c'est les biologistes qui en deviennent poètes !

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